Léo Ferré Léo Ferré - Matin

N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, h??e, fabuleuse, ?crire sur des feuilles d'or, - trop de chance! Par quel crime, quelle erreur, ai-je m?t?a faiblesse actuelle?
Vous qui pr?ndez que des b?s poussent des sanglots de chagrin, que des malades d?sp?nt, que des morts r?nt mal, t?ez de raconter ma chute et mon sommeil.
Moi, je ne puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses continuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler!
Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de mon enfer.
C'?it bien l'enfer; l'ancien, celui dont le fils de l'homme ouvrit les portes.
Du m? d?rt, ?a m? nuit, toujours mes yeux las se r?illent ?'?ile d'argent, toujours, sans que s'?uvent les Rois de la vie, les trois mages, le cœur, l'?, l'esprit.
Quand irons-nous, par del?es gr?s et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des d?ns, la fin de la superstition, adorer - les premiers! - No?sur la terre!
Le chant des cieux, la marche des peuples! Esclaves, ne maudissons pas la vie.