Léo Ferré Léo Ferré - Il n'aurait fallu

Il n'aurait falluQu'un moment de plusPour que la mort vienneMais une main nueAlors est venueQui a pris la mienneQui donc a renduLeurs couleurs perduesAux jours aux semainesSa réalitéA l'immense étéDes choses humainesMoi qui frémissaisToujours je ne saisDe quelle colèreDeux bras ont suffiPour faire à ma vieUn grand collier d'airRien qu'un mouvementCe geste en dormantLéger qui me frôleUn souffle poséMoins une roséeContre mon épauleUn front qui s'appuieA moi dans la nuitDeux grands yeux ouvertsEt tout m'a sembléComme un champ de bléDans cet universUn tendre jardinDans l'herbe où soudainLa verveine pousseEt mon cœur défuntRenaît au parfumQui fait l'ombre douceIl n'aurait falluQu'un moment de plusPour que la mort vienneMais une main nueAlors est venueQui a pris la mienne