Léo Ferré Léo Ferré - Géometriquement tien

Ton corps est comme un vase closJ'y pressens parfois une jarreComme engloutie au fond des eauxEt qui attend des nageurs raresTes bijoux ton blé ton vouloirLe plan de tes folles prairiesMon squale qui viendra te voirDu fond de moi si tu l'en priesUn herbe douce comme un litUn lit de taffetas de carneUne source dans le midiQuand l'ombre glisse et me décharneUn sentiment de rémissionDevant ta violette de ParmeMe voilà soumis comme un pionSur l'échiquier que ta main charmeMon organe qui fait ta voixMon pardessus sur ta bronchiteMon alphabet pour que tu croiesQue je suis là quand je te quitteMa symphonie dans ton jardinLa mer dans ta rivière closeL'aigre parfum de mon destinSur le delta d'où fuit ta roseL'odeur canaille de ta peauTendue comme un arc vers sa cibleQuand pointe de mes oripeauxLe point de mire inaccessibleDu feu pour le bel incendieQue j'allumerai à ta forgeCette nuit puisque tu me disQue ça te remonte à la gorgeEt moi qui ne suis pas régentDe tes propriétés câlinesJ'irai comme l'apôtre JeanDormir un peu sur ta poitrineJ'y verrai des oiseaux de nuitEt leurs géométriques ailesNe pourront dessiner l'ennuiDont se meurent les parallèles